Je vous présente mon nouveau roman à découvrir ici 👇 , pourquoi pas dans la librairie près de chez vous ?
Ou sur ma page Auteur Amazon.
Comment retrouver la sérénité, la paix de l’âme après de dures épreuves ? Est-ce seulement possible ? Quelle place accorder à l’amitié, l’amour, l’art, la littérature, la philosophie, la spiritualité ?
🔷L’été où Mylena a disparu est l’histoire de Mylena, une jeune fille désireuse de s’émanciper, qui a grandi dans un foyer pour enfants placés dans les années 1990; l’histoire de Stéphanie, son amie d’enfance, devenue une magistrate déterminée à la retrouver. Son enquête la mènera de l’Occitanie à la Bretagne, de la France à l’Espagne, de Kiev à Montauban et Toulouse…
🔶Mais l'amitié peut-elle résister au temps qui passe, au sentiment de culpabilité ?
Extrait:
✍« Ô jeune fille, jette-toi encore dans l’eau pour que j’aie une seconde fois la chance de nous sauver tous les deux ! »
« Ainsi se terminait La Chute d’Albert Camus que Stéphanie attrapa dans sa bibliothèque. Mylena était indissociable de ce récit qui avait marqué leur jeunesse, leur dernière année de lycée. Albert Camus, dont la mère ne savait ni lire ni écrire, avait croisé la route d’un instituteur, Louis Germain, d’un professeur de philosophie, Jean Grenier, qui l’avait encouragé dans sa vocation d'écrivain, lui avait fait découvrir Nietzsche. Il était toujours demeuré fidèle au milieu ouvrier dont il était issu.
« J'avais honte de ma pauvreté et de ma famille […] Auparavant, tout le monde était comme moi et la pauvreté me paraissait l'air même de ce monde. Au lycée, je connus la comparaison. »
Stéphanie avait connu ce décalage social au début de sa carrière de magistrate et elle avait décidé, pour affronter cette dure réalité, d’adopter la froide indifférence de Meursault dans L’Étranger. Toute sa vie était dédiée à la littérature, pourtant, elle n’avait eu aucune opportunité dans ce domaine, elle avait saisi celles qui s’offraient à elle, faute d’avoir croisé un Louis Germain ou un Jean Grenier.
À la place, elle avait croisé la route de… Non… Cette horrible pensée serait synonyme de culpabilité et d’insomnie. Il fallait la chasser. Elle s’allongea, épuisée, et revit en rêve Mylena. Ses pensées confuses se mêlèrent à l’ultime phrase de La Chute :
« Ô jeune fille, que ne t’ai-je retenue quand il était encore temps… » »
🔷L’été où Mylena a disparu est aussi l’histoire d’Olena. Professeur d’Histoire à Kiev, elle recherche sa fille Maryna. En avril 2022, elle se réfugie à Montauban, ville où est enterré Manuel Azaña, l’ancien président de la République espagnol déchu par la guerre civile de 1936-1939. Son amie et collègue Marianne l’héberge et la présente à Stéphanie. Avec Katia, une scénariste franco-russe devenue hôtesse de caisse, qui doit son prénom à un livre de Marthe Bibesco, Stéphanie, Marianne et Olena vont former un groupe de lecture Les Amoureux de la littérature.
✍ « Il est capital de parvenir à trouver les mots comme nous venons de le faire parce que, quand on ne les a plus, ne demeure que la violence. Peut-être est-ce pour cela que nous lisons. »
La littérature comme un pont entre les cultures et les pays…
🔶Pourtant, l’amitié peut-elle résister à la guerre ?
Extrait:
✍« « Les hommes nous font souffrir parfois, murmura Olena. Nous ne choisissons pas d’aimer ou de ne pas aimer, malheureusement. Les sentiments sont incontrôlables… Pour le meilleur… et pour le pire… Je pense à mon mari qui s’est engagé dans l’armée pour défendre son pays. Entre la disparition de ma fille et cet engagement, je n’en dors plus... C’est plus que je ne peux en supporter…
— Ah… balbutia Katia. Mon fiancé m’a quittée pour aller faire la guerre dans le Donbass et sauver sa terre de la corruption occidentale, m’a-t-il expliqué. »
Olena était accablée. Une ombre planait déjà au-dessus de leur fragile amitié. L’ex-fiancé de Katia, qu’elle aimait toujours, aurait pu tuer le mari d’Olena et réciproquement. »
🔶 Pourquoi lisons-nous ? Pourquoi écrire ?
Peut-être pour tenter de comprendre le monde et de rendre compte du réel dans son ensemble.
✍ « Chercher à comprendre n’est jamais une mauvaise démarche. »
🔶 La littérature est-elle un refuge contre les horreurs de ce monde ?
✍ « Sa chambre avait un balcon face à la mer et la tempête lui faisait penser aux phares qui éclairent les marins perdus, les aident à retrouver la direction qu’ils doivent prendre, leur sauvent la vie. Oui, Mylena aurait pu vivre ici. Le phare de Ploumanac'h n’était pas loin. Comme celui de Port-la-Nouvelle qu’elles avaient contemplé vingt-quatre ans auparavant, il était une lumière dans l’obscurité. »
🔶 La littérature permet-elle d’en prendre conscience ?
✍« Il fallait avoir le courage d’affronter la vie, la cruelle réalité et la transformer… La transformer en quoi ?... Seul l’art a le pouvoir de transfigurer la réalité, de la magnifier, de la rendre poétique, sublime, dans le bien comme dans le mal. »
🔶 Le passé, l’étude de l’Histoire, permettent-ils d’expliquer, de comprendre le présent?
✍« Je vous souhaite de ne jamais connaître et subir la guerre. Elle abolit toute nuance, ne laisse place qu’à la haine, la barbarie, la bêtise, elle divise un peuple et sème la mort chez votre voisin qu’elle transforme en meurtrier. Il peut vous exterminer et vous faites pareil, l’anéantir devient à vos yeux juste et indispensable. » Elle toucha sa croix. « Mon engagement personnel m’a fait connaître l’amour du prochain, quel qu’il soit. Je souffre souvent, comment l’appliquer ? N’est-ce pas impossible ? J’accepte que toutes les questions n’aient pas forcément de réponse, c’est le chemin de la sagesse, que je tente de montrer à mes élèves. » Elle se mit à sourire. « J’aime Maribel comme vous vous aimez toutes les deux et nous n’avons jamais laissé la politique nous diviser, je suis croyante et elle est athée, sympathisante communiste, elle n’a pas compris tous les choix que j’ai pu faire dans ma vie mais elle a toujours été à mes côtés, elle m’a toujours soutenue, face à nos parents notamment. Je ne l’oublierai jamais.
« En 1987, j’ai assisté à la béatification par le pape Jean-Paul II des carmélites martyres de Guadalajara. Des milices républicaines ont tué ces trois religieuses le 24 juillet 1936, durant la guerre civile. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que j’aurais pu être une de ces femmes traquées parce qu’elles avaient voué leur existence au Christ, si j’étais née plus tôt. Le hasard de la naissance m’a sauvée. Mon couvent n’a pas été incendié. Je n’imagine pas la terreur qu’elles ont dû ressentir, elles qui avaient choisi la vie contemplative, le retrait loin de l’agitation du monde, lorsqu’elles ont été pourchassées et assassinées, le courage qu’il leur a fallu pour rester elles-mêmes, ne pas se renier, mourir avec dignité. Moi qui n’avais pas la vocation à l’origine, je me suis interrogée. Comment me serais-je comportée à leur place, qu’aurais-je ressenti ? Ce fut un moment intense qui m’a profondément marquée. Depuis, ma conviction s’est forgée, je veux être au service de la paix, de la concorde entre les êtres humains, de l’amour de la sagesse et pourquoi pas de la justice ? Trouver le juste équilibre entre des intérêts, des désirs légitimes et contradictoires. Voilà l’enjeu intemporel, me semble-t-il. »
Stéphanie écoutait Isabel avec attention. Son attrait pour les refuges paisibles éloignés de la société et de ses nuisances la rendait sensible à ses paroles. Elle ne les oublierait pas. »
[…]
« Stéphanie se rappelait les propos d’Isabel à Peñíscola, durant l’été 1998. Maribel avait assuré qu’elle n'aurait pas hésité à risquer sa vie pour sauver Isabel, elle en était persuadée, mais elle n’avait pas vécu la guerre et ne pouvait donc pas savoir comment elle aurait réagi face à une telle adversité. Maribel et Isabel se seraient-elles, en réalité, déchirées, éloignées, comme Olena et Katia ? Cet éloignement était-il sans remèdes ? Leurs compagnons respectifs étaient-ils en train de s’entre-tuer, là-bas, sur le front ? Qui avait le pouvoir d’arrêter cette folie ? Des hommes avaient pourtant fraternisé avec l’ennemi pendant la Première Guerre mondiale, à la Noël 1914, quand les autorités prétendaient que l’affrontement ne durerait pas, que les soldats rentreraient vite à la maison. Quatre ans plus tard, des millions étaient morts ou mutilés, certains avaient été fusillés pour mutinerie puis réhabilités un siècle après. Était-ce le prix du courage?»
🔶 Peut-on trouver dans les livres des solutions aux problèmes de ce monde ?
✍ Katia: « Dmitri et Yvan (les conjoints d'Olena et Katia) sont arrivés à se mettre d’accord sur de nombreux sujets, une fois la raison revenue et la haine, la vengeance calmées voire définitivement chassées car elles ne produiront rien que de nouvelles morts atroces ou des mutilations tout aussi épouvantables. Ils ont un autre point commun, pas forcément réjouissant, mais ils détestent l’impérialisme américain et refusent tout partenariat commercial avec eux. Pourquoi ? Parce qu’ils savent tous les deux que ce sont les Américains les premiers, et les seuls à ce jour, à avoir utilisé la bombe atomique. Je suis triste parce que c’est à nouveau une forme de haine qui les a réunis. Une lecture aussi, celle de l’éditorial d’Albert Camus publié dans Combat le 8 août 1945, deux jours après que l'Enola Gay a largué la première bombe sur Hiroshima. Yvan est prof de physique et Dmitri d’Histoire. Albert Camus est l'un des seuls intellectuels occidentaux à avoir dénoncé l'usage de cette bombe.
« Je vous envoie un extrait de ce texte, qui redevient plus que jamais d’actualité, où il écrit notamment : « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques […] Devant les perspectives terrifiantes qui s'ouvrent à l'humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d'être mené. Ce n'est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l'ordre de choisir définitivement entre l'enfer et la raison. » Voilà. Comme moi, Yvan et Dmitri ont choisi la raison. Ils sont des représentants des peuples, quant aux gouvernements… »
✍« En attendant de nous réunir à nouveau, nous communiquerons à distance, grâce à notre groupe Les Amoureux de la littérature. Il est capital de parvenir à trouver les mots comme nous venons de le faire parce que, quand on ne les a plus, ne demeure que la violence. Peut-être est-ce pour cela que nous lisons, cela nous permet d’avoir l’esprit plus clair. Et si nous trouvions des solutions aux problèmes contemporains dans Vie et Destin ou Guerre et Paix, les guerres napoléoniennes ont été sanglantes aussi ? »
👉Merci à ceux qui choisiront de lire ce livre, ce texte imparfait, à l'instar de la vie, fruit de certaines de mes réflexions, de mes questionnements, que je partage ici.
🔷Peut-être y mettrez-vous votre vécu, vos convictions, vos espérances et/ou votre désespoir.
🔶Peut-être contribuerez-vous à élargir son cercle de lecteurs.
✍Laure Barachin, autrice 🖊️
Lire d'autres extraits:
👉 « Nous n’avons pas d’avenir si nous restons ici. »
Mylena venait d’ouvrir la fenêtre et ses beaux yeux bleus regardaient le ciel comme si elle espérait s’envoler, tel un oiseau prêt à retrouver sa liberté. Le vent de l’orage qui se profilait à l’horizon, en cette fin d’été, faisait flotter ses longs cheveux bruns. D’inquiétants nuages noirs commençaient à se former.
👉 Stéphanie se rendit compte que son envie, son désir d’écrire n’étaient pas morts. Elle commença à rédiger le premier chapitre d’un roman qu’elle intitulerait L’Été de nos dix-huit ans. Le titre s’imposait, il ne pouvait en être autrement. Il serait dédié à Mylena et Matthias, il leur rendrait hommage, ferait perdurer le souvenir de leur passage sur cette Terre, leurs ambitions, rêves, espoirs, désespoirs, leur courage face à l’adversité... ou peut-être le sien… son propre courage, sa force morale. Peut-être serait-ce un polar car elle aimait les mystères, les enquêtes, les investigations… La littérature permet l’arrestation, la neutralisation des méchants, alors que dans la réalité… N’est-ce pas un peu différent ?
👉 « J’aimerais passer ma vie au bord de la mer ou de l’océan, en face d’un phare, cette lumière qui nous guide dans l’obscurité et nous ramène vers le rivage. »
Sur la jetée à côté du casino, Mylena contemplait le phare de Port-la-Nouvelle, une tour cylindrique rouge et blanche qui se dressait fièrement à l’horizon et lui donnait envie d’écrire des poèmes.
« C’est un bel endroit pour fêter notre réussite au bac, non ? C’est grâce à toi, tout ça. »
👉 « What's love got to do, got to do with it ? »
Stéphanie se réveilla en sursaut. Les voix de Tina Turner et de Mylena se mêlaient dans sa tête. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas entendu ce son qu’elle pensait avoir oublié et qui resurgissait des profondeurs insondables de sa mémoire. Elle avait rêvé et ce rêve semblait si réel qu’il en était perturbant, bouleversant. Tout revenait : l’extravagance, peut-être la folie de son amie, son audace, sa témérité, qui lui avait probablement été fatale, car elle ne faisait que des mauvaises rencontres, son attirance, sa fascination pour les interdits, les personnalités troubles, sulfureuses, mais, surtout, son talent de chanteuse, son charisme sur la scène. Que serait-elle devenue ? Était-elle vraiment morte ? Une disparition laisse toujours une porte entrouverte à l’espoir. Et si elle avait refait sa vie quelque part, loin des anciennes addictions néfastes ?...
👉 « J’adore Alanis Morissette !
— Moi aussi ! Je l’écouterais pendant des heures sans me lasser ! Son album est super ! » approuva Stéphanie.
Mylena chantait Ironic, un de leurs tubes préférés. Malgré la chaleur, elle n’avait pas perdu sa vigueur, sa joie de vivre, qui ne l’avait pas quittée depuis leur départ de Port-la-Nouvelle. Elles avaient fait le trajet jusqu’à Peñíscola sans presque s’arrêter, hormis sur une aire d’autoroute, pour manger dans une cafétéria un steak-frites, une glace et boire un Coca. Il faisait trente-cinq degrés, au moins, dehors, et probablement plus dans l’habitacle non climatisé de la 306 Peugeot bleu métal. Stéphanie transpirait.
✍Depuis quelque temps, le passé et le présent se mêlaient dans sa tête, depuis qu’elle s’était remise à écrire, malgré son emploi du temps surchargé. Stéphanie était heureuse d’aller au bout de ses idées. Elle se moquait de savoir si elle écrivait un polar ou un roman de littérature générale, elle voyait juste Mylena revivre sous sa plume. Peut-être aussi sa jeunesse, Matthias et leur amour au milieu du chaos, de la solitude...
Comments